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Quand je serai grande, je serai… Sandra Reinflet!

1 Fév

Sandra Reinflet est indescriptible! J’ai cherché comment intituler l’ interview de Sandra, j’ai tourné cela dans tous les sens mais elle est tellement multiforme qu’il est impossible de la définir en un mot (quoi qu’ insatiable serait peut être le bon, non?!). Elle chante, écrit, voyage, aime, partage. Elle vit à 1000%!

Alors après lu 81 femmes, je lui ai écrit pour lui dire combien j’aimais son projet (faire le tour du monde à la recherche des femmes incroyables), on a discuté un peu… et puis j’ai suggéré l’interview Quand je serai grande. Elle m’a répondu: Attends, j’ai un projet qui doit sortir, c’est un peu compliqué. Elle a tenu, a persévéré et a fini par nous offrir le fracassant Je t’aime maintenant (une merveille, alors dépêchez vous si vous ne l’avez pas chez vous!). J’ai eu la chance de croiser son joli sourire et son regard pétillant et la voilà aujourd’hui sur le blog.

Sandra est une de ses rares et belles personnes que vous croisez et qui vous éblouit, tant par son talent que par sa gentillesse et sa générosité! C’est une femme solaire et qui fait du bien!

Crédit photo: Ramez el Said

Crédit photo: Ramez el Said

1.Avant vous étiez… et aujourd’hui vous êtes…

Quand j’étais petite, je prétendais m’appeler Marine Goodmorning (« Good » et « morning » étant les seuls mots de vocabulaire de ma connaissance) et être chanteuse, écrivain, photographe, voyageuse. J’ai un peu oublié ce rêve au détour d’une école de commerce, pour y revenir, et m’y accrocher pour de bon. Aujourd’hui je sors mon deuxième livre, Je t’aime [maintenant] aux éditions Michalon.

2.Quel a été l’élément déclencheur ?

Pour le changement de voie en général, un accident de voiture, l’année de mes vingt ans, qui m’a fait réaliser que je n’avais pas forcément soixante années devant moi pour réaliser mes rêves d’enfant.

Puis, une éruption volcanique, lors du tour du monde que je réalisais en 2006, qui m’a laissé entendre que j’étais sur le bon chemin.

Ce livre, lui, est né à un retour du Canada, au cours d’une insomnie. Je venais de vivre une très jolie et platonique histoire avec un Québécois, en avais raconté les détails à mes amies : « avec les débris de verre de son pare-brise, il m’a fabriqué une bague… il est venu me chercher, par surprise, dans un chalet à 400 kilomètres de Montréal pour m’accompagner à l’aéroport », etc. Elles étaient enthousiastes tendance ado-romantico-cuculs, jusqu’à la question qui tue : « et alors, vous allez vous revoir ? » et ma réponse, tombant comme un couperet : « non ». A elles seules, ces trois lettres anéantissaient à leurs yeux la valeur de l’histoire. Comme si une relation ne comptait que si elle était durable, concrétisée.

Cette nuit-là, les contours de Je t’aime [maintenant] se sont dessinés, presque seuls, sur le cahier qui trône au pied de mon lit : j’allais retrouver les 24 personnes ayant composé mon histoire d’amour, depuis l’enfance, et ne raconter qu’une heure avec chacun. J’allais ensuite leur demander de me révéler un souvenir avec une autre, pour qu’ensemble, nous acceptions le fait de ne pas être l’unique à composer l’histoire de l’autre – même si nous l’avons été, ne serait-ce qu’un instant.

3.Depuis quand murissiez-vous ce projet ? Quel a été le délai avant de le mettre à exécution ?

Cette idée m’est venue il y a deux ans, presque exactement. Entretemps, il a fallu rassembler les souvenirs, puisque bien sûr, les plus récents occupent plus de place. J’ai creusé pour retrouver le premier amour de bac à sable, l’idole fantasmée devant un poste de télévision, mon premier baiser, celui qui n’a pas voulu, ou pas su. Les histoires qui marquent ne sont pas seulement celles qui ont existé.

Il a ensuite fallu les contacter. Les rejoindre, parfois en Slovénie, en Espagne, au Canada ou en Autriche, et puis trouver la manière d’en tirer un travail dans lequel chacun puisse se reconnaître. Lorsque l’on sculpte à partir du réel, on se retrouve pris dans un triangle complexe : être sincère avec soi-même, penser au lecteur et à la manière dont il pourra s’approprier l’histoire, ne pas trahir ceux dont on parle, sans pour autant être complaisant.

Le jour où j’ai adressé le PDF du livre à toutes les personnes qui ont accepté d’y participer, j’étais incapable de manger (signe de situation extrême chez moi car j’ai un appétit sans fond). A ma grande surprise, ils ont tous été, sinon enthousiastes, du moins bienveillants. Cela m’a rassurée sur le fait que nous ne nous sommes pas aimés par hasard.

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4.Votre formation ou vos expériences précédentes sont-elles proches de votre travail actuel ? Si elles sont totalement différentes, quels sont les atouts que vous retirez de votre cursus ?

J’ai fait un master en marketing. L’idée m’est venue d’un conseiller d’orientation, alors que j’étais en terminale littéraire option arts. Soudain, je réalisais que les études de lettres auxquelles je me destinais pour devenir prof me mèneraient à une carrière qui ne me ressemblait pas. Encore aujourd’hui, je suis la reine de l’impatience, déteste que les choses soient prévues ; j’ai même fait une chanson de ma devise « Tant que la roue tourne, que la routine m’échappe… » Alors l’enseignement…

Après des tests, ce conseiller m’a dit : Vous aimez voyager, entreprendre, êtes passionnée de langues étrangères, cette école vous ira comme un gant. Je me suis prise au jeu, jusqu’à cet accident, qui a agi comme un révélateur.

Même si j’ai le sentiment de n’avoir pas tiré de réelles connaissances de ces cinq ans d’études, je ne peux pas nier que cela m’a appris à rendre les projets possibles. Croire en soi et mettre les moyens de réalisation nécessaires, pour tenter de toucher ses rêves du doigt.

5.Qu’est ce qui compte le plus : le culot, l’expérience ou les études ?

Le culot, mais au-delà, je dirais l’intuition.

6.La qualité essentielle pour la réussite du projet

La persévérance. Et l’envie, dont il faut une bonne dose en stock pour la rendre contagieuse.

7.La question indispensable qu’il faut se poser (et à laquelle il faut avoir répondu pour se lancer dans cette aventure ?)

Pas trop de questions justement. Juste essayer. Oser.

8. Si vous deviez regretter une chose

Ne pas avoir appris la musique plus jeune. Mais j’y remédie puisque je suis élève au conservatoire depuis quatre ans. J’aime à croire qu’il n’est jamais trop tard (tant qu’il y a de la vie…).

Et puis, je regrette mille petites choses au quotidien : de n’être pas allée où je l’avais promis, de n’avoir pas été assez attentive à quelqu’un… Sous mes pseudo-airs de happy hippie, je suis une grande angoissée.

9.Vous sentez-vous aujourd’hui pleinement épanouie et à votre place ?

A ma place oui. Ensuite, je ne suis pas encore arrivée où je l’espérais, c’est à dire à une reconnaissance suffisante pour me permettre de rendre chaque nouveau projet plus simple à réaliser. J’ai choisi de ne pas être spécialiste, de m’essayer sans cesse à des outils différents. Le prix à payer pour cette liberté est de tout reprendre à zéro, à chaque fois, et de devoir « faire ses preuves » – expression que je déteste d’ailleurs. Mais plus tard, quand je serai grande, j’espère que j’arriverai à rêver moins fort, à me contenter des murmures.

10.Si un seul conseil devait être donné, ce serait…

Vous n’avez rien à perdre.

11.Le mot de la fin…

J’ai faim justement. Il paraît que c’est bon signe.

Crédit photo: Anne Lucie Domange Viscardi

Crédit photo: Anne Lucie Domange Viscardi

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Quand je serai grande, je serai Graine de carrosse (et j’ouvrirai un magasin de mots!)

25 Jan

Quand j’ai découvert l’univers de Graine de Carrosse, j’ai succombé! Déjà quand on me dit: mon rêve, c’est d’ouvrir un magasin de mots, je succombe. Je me dis que le projet est un peu fou mais superbe! Mais quand en plus on réalise des créations jolies, intelligentes et poétiques, c’est le coup de foudre! J’aime tellement ces petits objets qui rappellent un souvenir, une émotion et Gaelle a ce pouvoir de réaliser ces petites choses! Je vous laisse entrer dans l’univers de Graine de carrosse!

Bon voyage!

Retrouvez Gaelle sur son blog et dans sa boutique virtuelle (en attendant la vraie!)

Son rêve? avoir un magasin de mots... Je cautionne, soutiens et je serai la première cliente!

Son rêve? avoir un magasin de mots… Je cautionne, soutiens et je serai la première cliente!

1.Une petite présentation rapide

Je m’appelle Gaëlle. J’ai 34 ans. Je suis amoureuse de Julien et nous sommes les heureux parents d’une petite Zélie de bientôt 21 mois.

2.Avant vous étiez…Bibliothécaire. Je travaille au Service Animation d’une Médiathèque. et aujourd’hui vous êtes… Imprimeuse Typographe & Entrepreneuse rêveuse

3.Quel a été l’élément déclencheur ?

Il y en a 3.

-Julien mon amoureux. De l’avoir rencontré, d’être tombée amoureuse de lui. Le fait qu’il m’aime aussi et que nous ayons réussi à construire quelque chose autour de cet amour, cela m’a libéré. Je n’ai plus besoin de chercher l’homme qui m’aimera et m’estimera. Julien je l’aime pour toujours, je peux donc consacrer mon énergie à autre chose qu’à chercher l’amour maintenant.

– Et puis il y a eu la naissance de notre fille. J’ai eu besoin d’essentiel. Je voulais savoir pourquoi je la laissais 8 à 10h par jour et que ce temps passé sans elle soit employé à être heureuse aussi professionnellement.

– Le dégoût d’un milieu professionnel qui favorise et encourage l’incompétence.

J'avoue être fan de ces cabinets de curiosités, surtout quand il est dans un livre!

J’avoue être fan de ces cabinets de curiosités, surtout quand il est dans un livre!

4. Depuis quand murissiez-vous ce projet ? Quel a été le délai avant de le mettre à exécution ?  

J’ai crée mon blog « Graine de carrosse » en mai 2009. L’idée était de fixer ce nom sur la toile pour pouvoir m’en servir plus tard. A la base mon projet était de créer une activité autour de la création d’expositions itinérantes.

5.Votre formation ou vos expériences précédentes sont-elles proches de votre travail actuel ? Si elles sont totalement différentes, quels sont les atouts que vous retirez de votre cursus ?

Je souhaite créer un magasin de mots. Actuellement je suis encore bibliothécaire à temps partiel. Les mots restent donc au centre. A la médiathèque je travaille au service Animation et en particulier sur la mise en place d’expositions et ce qu’on appelle la « mise en valeur » des documents. Je fais donc beaucoup de déco sur des tas de thèmes très variés.

J’ai aussi appris à monter un projet, à le structurer, à animer des ateliers et à lire à voix haute devant toute sorte de public de 0 à 99 ans. Tout cela me sert maintenant dans mon entreprise.

6.Qu’est ce qui compte le plus : le culot, l’expérience ou les études ?

Le culot ! Sans aucun doute pour moi peu importe le chemin qu’on a emprunté il faut savoir sortir des chemins tout tracés. Savoir vendre son projet, aller en parler et comme dans le livre de Laurent Gounelle « L’homme qui voulait être heureux » on s’aperçoit vite que l’on récolte très peu de « Non ». dans la mesure de leur possibilité les gens essayent toujours de nous aider.

Des petites boîtes personnalisables, pour se rappeler les choses essentielles

Des petites boîtes personnalisables, pour se rappeler les choses essentielles

7.La qualité essentielle pour la réussite du projet 

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8.La question indispensable qu’il faut se poser (et à laquelle il faut avoir répondu pour se lancer dans cette aventure ?)

Est-ce que je suis prête à assumer toutes les conséquences qu’implique mon choix qu’elles soient positives ou négatives ?

9.Si vous deviez regretter une chose

Je ne suis pas quelqu’un qui a des regrets. Je pense que « Tout ce qui m’arrive est bon pour moi » même les mauvaises passes.

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10.Vous sentez vous aujourd’hui pleinement épanoui(e) et à votre place ?

A 95%  mais je m’en rapproche de très près. Je me sentirai totalement à ma place le matin où j’ouvrirai la porte de ma boutique pour la première fois. Repose-moi la question dans un an, la réponse sera OUI.

11. Si un seul conseil devait être donné, ce serait

Soit en accord avec toi-même quel que soit tes choix.

12.Le mot de la fin

Je pense que les gens devraient mettre l’énergie qu’ils mettent à râler et à récriminer dans des projets positifs. Et que c’est facile d’accuser la terre entière de ses propres manques.

13.Et la question qui tue mais à laquelle on n’est pas obligée de répondre : financièrement, comment assume-t-on une telle transition ?

La chose la plus importante c’est que j’ai un amoureux qui soutient à 100% mon projet et qui est près assumer avec moi les sacrifices que cela implique.

Financièrement j’ai fait le choix de travailler à 80% donc de subir une perte de salaire puisque lors d’un congé parental pour un 1er enfant on ne touche une compensation de la CAF que les 6 premiers mois.

L’argent que je gagne par et pour Graine de Carrosse est directement ré-injecté dans Graine de carrosse pour de l’achat de matériel. Je suis à un tournant puisque je suis entrain de soupeser toutes les possibilités qui s’offrent à moi pour prendre mon envol:

– Prendre un mi-temps et compenser ma perte de salaire en développant suffisamment Graine de carrosse pour pouvoir me sortir une rémunération.

– me mettre en disponibilité ce qui impliquerait de faire le choix de ne plus avoir de rentrée d’argent du tout le temps de développer Graine de carrosse.

OU

-démissionner de mon poste dans la fonction publique pour bénéficier de la loi qui permet à un fonctionnaire qui démissionne  pour création d’entreprise de négocier une « Prime de départ volontaire » allant jusqu’à deux ans de salaire brut (il est entendu que cela doit être un cas marginal et que je ne peux pas espérer autant).

Ce choix me permettrait de me consacrer entièrement à Graine de Carrosse en réussissant à continuer à me payer 1000 euros de salaire pendant une période d’environ 1 an ce qui me laisserait le temps de développer suffisamment mon entreprise afin de pouvoir me salarier.

 

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Si une autre question vous semble pertinente et qu’elle n’apparaît pas ici, n’hésitez pas à l’ajouter ! OUI, j’en ai quelques unes pour toi…

-Mais comment se fait-il que les coins des Choco-rems sont toujours cassés dans le paquet ?

– Pourquoi les gens se croient-ils toujours obligés de râler contre le temps alors qu’on en peut rien y changer ?

– Si on prend le trésor au pied de l’arc-en-ciel est-ce que tout devient terne comme dans Oui-Oui ?

Merci Gaelle pour cette interview!

Quand je serai grande, je serai auteur, (heureuse et libre)!

18 Jan

C’est avec bonheur que je vous annonce le retour de la rubrique « Quand je serai grande, je serai », une rubrique qui me tient à coeur et qui offre à chaque fois une bouffée d’air frais, d’optimisme et de rêves! Définitivement, j’aime interviewer, partager et vous transmettre ses parcours!

C’est Elsa Montensi qui ouvre le bal. Une belle rencontre pour ma part! Elsa, c’est une leçon de vie à elle seule. Le courage et la ténacité comme seules armes et son rêve en ligne de mire! Elsa vient de publier son premier roman, Désordres chez l’Harmattan.

Je lui laisse la place! Merci Elsa! Longue et belle route à vous!

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1.Une petite présentation rapide

Elsa Montensi, 41 ans, auteur. Mon premier roman, Désordres, vient d’être publié.

2.Avant vous étiez… et aujourd’hui vous êtes…

Je répondais à ce que les autres attendaient de moi. Je cherchais à m’intégrer dans la société. Aujourd’hui, je vis en retrait, à l’écart du monde, et j’écris.

3.Quel a été l’élément déclencheur ?

Une insatisfaction chronique, la perspective des 40 ans. Il était temps d’oser donner une chance à ce qui m’avait toujours fait envie, à ce qui me faisait vibrer. L’art, les mots.

4.Depuis quand murissiez-vous ce projet ? Quel a été le délai avant de le mettre à exécution ?

Tant pis pour le cliché, mais j’ai toujours voulu écrire. Je me sentais artiste, sans vraiment savoir ce que cela recouvrait. Enfant, je lisais beaucoup. Hugo, Rimbaud, Baudelaire. Comme beaucoup d’adolescents, j’ai écrit de la poésie, des textes.

À 22 ans, j’ai laissé de côté la littérature. Confrontée à un cancer, la littérature ne me semblait plus assez sérieuse, je me suis mise à lire des essais. J’ai mis toute mon énergie pour guérir, mais je me suis coupée de cette part de moi. La maladie m’a amenée à changer de vie, à choisir un métier en rapport avec l’humain, dans un lien authentique avec l’autre (je suis devenue psychothérapeute). Il m’a fallu attendre la perspective des 40 ans pour revenir à mes premiers amours. Mon aspiration la plus profonde. Me l’autoriser.

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5.Votre formation ou vos expériences précédentes sont-elles proches de votre travail actuel ? Si elles sont totalement différentes, quels sont les atouts que vous retirez de votre cursus ?

Mes formations initiales n’ont rien à voir avec la littérature. J’accompagnais des personnes pour leur permettre de mieux vivre leurs émotions, de relier leur corps et leurs émotions. Qu’il n’y ait plus de coupure entre la pensée et le ressenti. Les mots avaient déjà beaucoup d’importance pour permettre à l’autre de se dire, de dire l’indicible.

Mon écriture baigne littéralement dans l’univers des émotions. Les lecteurs me disent souvent que l’émotion est palpable dans mon écriture.

Ce que ressent, pense une personne, voilà ce qui m’importe avant tout. Rencontrer l’autre tel qu’il est et non pas dans ce qu’il donne à voir. J’aime comprendre une personne plutôt que de lui coller une étiquette. Je cherche avant tout à révéler ce que l’on ne voit pas d’ordinaire, ce que l’on dissimule. Je me fiche des masques, des images. Je me fiche de la carte d’identité, du curriculum vitae d’une personne, ce qui compte c’est qui elle est derrière le masque social. Ce qui fait qu’au-delà de nos différences apparentes, nous sommes semblables.

L’écriture n’est pas seulement une discipline solitaire. C’est aussi communiquer, tisser un lien avec l’autre, construire des ponts. Plus j’écris et plus je me sens présente au monde.

6.Qu’est ce qui compte le plus : le culot, l’expérience ou les études ?

Le culot se rapproche de l’audace : prendre le risque de suivre ce que l’on sent à l’intérieur de soi, même si cela paraît complètement déraisonnable. Si je n’avais pas suivi cet élan, je n’aurais jamais tout quitté pour écrire.

Le culot d’avoir contacté des écrivains. Charles Juliet, par exemple, m’a incitée à écrire un texte personnel quand je voulais écrire uniquement de la fiction.

Mon expérience de vie a été déterminante.

Si je n’avais pas été confrontée à la maladie, je n’aurais pas développé cette force à l’intérieur de moi.

7.La qualité essentielle pour la réussite du projet

Suivre son ressenti, lui faire confiance, ce qui n’empêche pas les moments de doute. Sentir son projet dans ses tripes.

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8.La question indispensable qu’il faut se poser (et à laquelle il faut avoir répondu pour se lancer dans cette aventure ?)

Est-ce que je pourrais vivre sans tenter cette aventure ? Pour moi, la réponse est non ! Je ne peux pas vivre sans écrire.

9.Si vous deviez regretter une chose

D’avoir mis aussi longtemps avant de prendre au sérieux mon désir le plus profond, avant de lui avoir donné une chance.

10.Vous sentez vous aujourd’hui pleinement épanoui(e) et à votre place ?

Je me sens à ma place quand j’écris. Une journée d’écriture est une journée réussie même s’il n’en ressort qu’un premier jet que j’abandonnerai par la suite. J’aime ces mots de Freud : « le bonheur est un rêve d’enfant réalisé dans l’âge adulte ».

11.    Si un seul conseil devait être donné, ce serait…

Suivre son instinct, écouter ce que l’on sent à l’intérieur de soi. Ne pas écouter les voix extérieures qui cherchent à vous faire rentrer dans le moule !

12.Le mot de la fin…

Nous avons tous droit à notre part de rêve ! Osons rêver, désirer !

13. La question qui tue…financièrement, comment assume-t-on une telle transition ?

En anticipant. En ayant fait les réserves suffisantes pour une ou plusieurs années sabbatiques. En acceptant de vivre avec peu, loin de la société de consommation. En ramenant sa vie à son plus strict essentiel. Pas toujours facile. Pourtant s’offrir ce luxe n’a pas de prix.

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Appel à témoins! Envie de petits bonheurs et de grandes rencontres! J’ai besoin de vous!

23 Nov

Il fait froid.

Pas de bulletin de météo, pas de billet sur l’hiver.

Il fait froid, certes mais surtout dans les cœurs.

Le climat extérieur est pesant, noir et lourd.

Allumer la télé et vous tombez sur des images en boucle d’hommes politiques souvent ridicules qui se battent pour du vent, un traitement de l’information où le sordide et le pessimisme sont les mots d’ordre. La fin du monde est proche, non pas selon le calendrier Maya mais si on écoute complètement un JT, on se dit. Ok, il n’y a plus de boulot, l’Europe est à la dérive, chacun veut s’asseoir à la place de l’autre. Monter les uns contre les autres, trouver toujours plus malheureux, promettre des avancées puis revenir. Ne parler que d’économie toujours, argent, gain, bourse, chômage.

Anxiogène.

Egoisme. Individualime. Un futur bancal et incertain.

Plus de projets communs, plus d’envie de montrer le beau.

Ce poids permanent sur la poitrine, cette conscience trop sombre du monde tel qu’il est.

J’ai besoin d’air !

AU SECOURS !

Quoi faire pour lutter, à ma minuscule échelle, contre ce noir ?

Montrer un peu de bleu et d’envie, c’est mon projet !

Il y a quelques temps,vous découvriez ou vous appreniez à mieux connaître: Nicolas et ses fleurs, Sophie et ses contes, Valentine et ses mots, Coquelifo et sa philosophie de vie, Virginie et ses décors, Sidney et ses rôles, Christine et son armoire, Ludivine et ses danses, Caroline et ses oiseaux, Urielle et ses cérémonies, Aldona et ses voyages, Alexandra et ses robes, Marion et ses sites, Cécile et ses photos, Mamzelle O et ses carnets, Cécile et ses custom, Marc et ses petits plats, Julie et son cocon, Marie Laurence et ses livres, Anne et ses bons plans, Krystel et ses personnages, Myriam et ses bijoux.

Tous ont des rêves et ils ont fait le pari de les transformer en réalité, ils nous ont raconté les galères, les difficultés mais surtout le grand bonheur d’être soi et de s’accomplir pleinement. Chaque interview était pour moi une rencontre, un échange enrichissant et  qui remettait des étoiles dans mes yeux.

Je crois que vous avez beaucoup aimé cette rubrique et après une coupure, j’ai très envie de la reprendre! Alors, si vous vous reconnaissez dans le portrait ou qu’elle vous fait penser à quelqu’un de votre entourage, n’hésitez pas!! Contactez moi par mail (dans A propos) ou dans les commentaires.

Si vous aimez cette idée, un petit mot sur votre blog ou sur les réseaux sociaux, ce serait vraiment génial!

Merci à toutes et à tous et à très vite pour découvrir de nouveaux profils!

Parce que j’ai envie d’aller plus loin, j’ai également envie de mettre en avant des projets ambitieux, en décalage avec la course folle du monde, qui veulent colorer le monde, montrer le beau et l’humain. Pas besoin d’un changement radical de vie cette fois, juste la volonté de proposer quelque chose de nouveau, une aventure collective, une action en solo, peu importe! Contactez moi!

 

Quand je serai grande, je serai écrivain… par Valentine Goby!

6 Sep

Nous revoilà en compagnie de Valentine Goby après son interview de mardi… Elle a accepté de nous raconter son parcours, son « quand je serai grande » à elle… pour devenir un écrivain reconnu!

Merci encore Valentine!

Crédit photo: David Ignaszewski

1.      Une petite présentation rapide

Ecrivain, écrivain, écrivain.

Je ne savais pas, en fait. Ecrivain, ça n’existait pas. Il y avait les livres, c’est tout, et puis les morts qui avaient écrit. Je serais détective comme dans le Club des cinq. Je serais infirmière bien sûr. Comédienne. Et puis plus rien. J’ai beaucoup cherché, beaucoup appris. Toujours écrit, insatiable. Après Sciences-Po j’ai pensé au journalisme mais je suis devenue éducatrice d’enfants des rues en Asie pendant 4 ans. J’ai écrit. J’ai fait de la com’ en France. J’ai publié mon premier roman, je suis devenue prof pendant 8 ans, j’ai adoré. Je suis devenue écrivain – passeuse de textes -conférencières adulte / jeunesse à plein temps. Je suis artiste et j’adore ça.

2.      Avant vous étiez… et aujourd’hui vous êtes…

Avant : en devenir.

Maintenant : en devenir, mais c’est plus clair !

3.      Quel a été l’élément déclencheur ?

Aucune idée. J’ai écrit des poèmes dans ma tête dès l’âge de trois ans, me promenant dans le jardin quand mes parents dormaient encore. Ecrire, respirer.

4.      Depuis quand murissiez-vous ce projet ? Quel a été le délai avant de le mettre à exécution ?

Pas de projet ! Une impulsion, un pari à 26 ans : chiche que j’envoie « La note sensible » à Gallimard ! L’écriture n’était pas un projet. C’était ma vie quotidienne.

J’ai la reproduction de ce tableau en carte sur mon bureau… C’est un signe… Je ne sais pas lequel cependant…

5.      Votre formation ou vos expériences précédentes sont-elles proches de votre travail actuel ? Si elles sont totalement différentes, quels sont les atouts que vous retirez de votre cursus ?

Oh, comme j’ai appris, de mes professeurs de collège et lycée, de ceux de Sciences-Po qui m’ont décillé les yeux, des enfants des rues en Asie par qui j’ai pris conscience de ma singularité. Appris de mes professeurs, de théâtre, de musique, et de sport, pratiqué à outrance et outil de connaissance du corps, de mes amours, qui ont révélé en moi la part la plus secrète et la plus vraie, celle de la jouissance. J’ai appris de mon père trop absent, de ma mère fusionnelle, de mes frères fidèles, de ma fille. De mes années de voyages. Toute la vie a été infusée en moi pour que ça fermente, que ça fasse des romans.

6.      Qu’est ce qui compte le plus : le culot, l’expérience ou les études ?

Il manque : le désir. Vient ensuite le talent, mais chez les écrivains ça n’a aucun lien avec les études. L’expérience et le culot jouent peut-être, mais économiquement. Sur le plan créatif, c’est moins vrai.

7.      La qualité essentielle pour la réussite du projet

Le désir. Relire Rilke. Si tu crois ne pas mourir d’arrêter d’écrire, alors abstiens-toi.

8.      La question indispensable qu’il faut se poser (et à laquelle il faut avoir répondu pour se lancer dans cette aventure ?)

Est-ce une question de vie ou de mort ?

9.      Si vous deviez regretter une chose

Rien. Pour de vrai.

10.    Vous sentez vous aujourd’hui pleinement épanoui(e) et à votre place ?

Ca en prend nettement le chemin.

11.    Si un seul conseil devait être donné, ce serait…

Il n’y a pas de conseil. Il y a seulement des croyances, ou pour être plus précise, l’idée que sans foi, rien n’est possible.

12.    Le mot de la fin…

Aucune inspiration pour cette question.

13. Et la question qui tue mais à laquelle on n’est pas obligé de répondre : financièrement, comment ce choix a-t-il pu être assumé ?

Par une organisation en béton armé. Par une vie calculée. Par un réseau de copains toujours prêts à aider et à aimer. Par un travail acharné. Par un optimisme forcené. Par un bonheur des choses simples. Par un ex-amoureux qui, les premières 4 premières années, a accepté de partager le risque. Par une enfant fière de moi.

 

 

Quand je serai grande, je serai importatrice de bijoux du monde !

9 Août

Aujourd’hui on embarque dans l’univers éthique de Myriam et de sa boutique Nahuacali!

(Si les bijoux vous plaisent, cliquez sur les photos pour atterir directement sur le site de Nahuacali!)

 

1.Une petite présentation rapide

Je m’appelle Myriam, j’ai 30 ans, originaire de Nancy et voyageuse dans l’âme !

J’ai créé Nahuacali en 2011, je vends des bijoux artisanaux en argent et en matières naturelles qui viennent du monde entier sur mon site internet (www.nahuacali.com), en ventes à domicile et je revends également en boutique.

 2.Avant vous étiez… et aujourd’hui vous êtes…

Avant j’étais consultante commerciale et aujourd’hui je suis importatrice de bijoux du monde !

 

3.Quel a été l’élément déclencheur ?

L’élément déclencheur a été mon job de consultante dans lequel je ne me plaisais plus, on me faisait faire des choses qui ne me correspondaient pas. Alors je me suis posé la question de ce que je voulais vraiment faire et de là est né le projet de Nahuacali.

J’avais envie de prendre le risque de la création d’entreprise et je me suis surtout dit : on n’a qu’une vie !

 4.Depuis quand murissiez-vous ce projet ? Quel a été le délai avant de le mettre à exécution ?

Cela a été assez rapide. Lorsque j’ai quitté mon job de consultante je ne savais pas ce que j’allais faire. L’idée d’importer des bijoux m’était déjà passé par la tête mais je n’avais rien concretisé. Puis j’ai commencé à chercher du travail mais me suis vite rendue compte que ce n’est pas ce dont j’avais envie.

J’avais envie de changer d’air, de voir autre chose puis avec mon conjoint on a décidé de partir voyager ! Finalement, en réfléchissant bien, ce que j’avais envie au fond de moi c’était de voyager ; et de là s’est concrétisé mon projet : j’irai chercher des artisans autour du monde qui travaillent les bijoux et je vendrai leur création ! Nous sommes partis un an de l’Asie du Sud Est à l’Amérique Latine.

 Dans mes voyages précédents, j’étais déjà très attirée par l’artisanat local des pays dans lesquels je me rendais et je trouvais cela très original et unique, et surtout ce sont des produits que l’on n’a pas et qui sont très appréciés en Europe !

J’ai décidé de me porter sur les bijoux car je trouvais que ce que l’on nous proposait ici était très classique et je voyais bien autour de moi que mes amies appréciaient les bijoux plutôt « éthniques ». J’ai donc vu qu’il y avait un marché pour cela !

Je ne savais pas ce que j’allais trouver sur place mais j’étais sure de dénicher des choses originales, qui correspondaient à ce que je voulais !

 

5.Votre formation ou vos expériences précédentes sont-elles proches de votre travail actuel ? Si elles sont totalement différentes, quels sont les atouts que vous retirez de votre cursus ?

Oui, totalement ! Car finalement c’est un travail très commercial ! Mais par contre je n’avais aucune connaissance des bijoux, sur par exemple comment reconnaître l’argent ; mais mon travail avant était de choisir et de sélectionner des fournisseurs, alors j’avais déjà les compétences commerciales pour exercer ce métier ! Et pour le reste j’ai appris sur le tas.

Mon  souci principal était aussi de me diriger dans une branche plus « éthique » car dans le commerce, le souci principal étant de faire de l’argent , je ne me sentais pas capable ou plus capable  de travailler pour un secteur non éthique. Je voulais que mon projet soit en accord avec mes valeurs !

 6.Qu’est ce qui compte le plus : le culot, l’expérience ou les études ?

Définitivement le culot !

7.La qualité essentielle pour la réussite du projet

Ne pas de décourager, savoir essuyer les refus, être patient ! (je travaille encore sur ces différents aspects !)

8.La question indispensable qu’il faut se poser (et à laquelle il faut avoir répondu pour se lancer dans cette aventure ?)

Ai-je prévu assez (en termes financiers) pour démarrer et assurer la survie de mon projet ?

9.Si vous deviez regretter une chose

Je ne regrette pas de m’être lancée dans cette aventure. Pour moi, la motivation a été toujours plus forte que tout.

Par contre mon souhait serait de faire ce projet avec moins de stress, pour pouvoir apprécier chaque moment et pour me dire chaque jour combien j’ai de la chance de pouvoir faire ce que j’aime !

 9.Vous sentez vous aujourd’hui pleinement épanoui(e) et à votre place ?

Globalement oui je suis contente de ce que je fais et surtout de ce que j’ai réalisé

10.Si un seul conseil devait être donné, ce serait…

Ne pas se laisser décourager !

11.Le mot de la fin…

C’est une aventure très intéressante, j’en apprends tous les jours !

Je suis heureuse d’avoir mis à profit une passion personnelle au service de mon travail !

12.Et la question qui tue mais à laquelle on n’est pas obligé de répondre : financièrement, comment ce choix a-t-il pu être assumé ?

J’avais mis de l’argent de côté « au cas où » et ce « cas où » m’a bien servi !

 Merci beaucoup Myriam, bravo pour ton initiative et longue vie à Nahuacali!