A chaque rentrée littéraire, on sait par avance quels seront les livres qui tiendront le haut de l’affiche, le nom suffit à faire vendre, quelques émissions télés et le tout est assuré. Quelques surprises aussi que les journalistes littéraires auront réussi à faire émerger au milieu de la jungle. Livres Hebdo annonce 589 nouveaux romans à paraître entre août et octobre. Emulation dans les librairies, la littérature s’immisce un peu partout, pendant deux mois, un peu plus parfois (espérons que cette année une ex-future épouse bafouée ne livrera pas ses impudiques mémoires).
Mais combien restent à la fin de la bataille ? Vous me répondez les meilleurs, je n’en suis pas si sûre.
Sous ces 589, se cachent 68 romans dont les auteurs vivront un peu différemment cette rentrée, c’est leur première fois, première parution, première publication. Fébrile ou ambitieux, dévoré d’espoir ou résigné, ils ont tous livré un texte, retravaillé de manière acharnée les mots, ayant envie mille fois de tout laisser tomber mais persévérant, avec une envie plus forte et insubmersible.
68 premiers romans français (pas sf, polar ou romance, ce que l’on appelle plutôt la littérature générale). 68 premières fois.
Depuis toujours, je m’efforce d’aller chercher ailleurs, de ne pas parler de ceux qui prennent le haut de l’affiche (sauf quand ils sont très bons !), de dénicher des auteurs dont on parle moins, avec toujours une tendresse particulière pour les premiers romans, ces romans parfois hésitants ou maladroits, parfois époustouflants qui donnent un autre regard sur le monde, qui donnent à leurs auteurs une autre dimension, comme le graal d’être publié (on pourra dire que l’on écrit pour la beauté du geste, par nécessité ou par envie, inévitablement c’est vers le lecteur que l’on tend, je crois).
Je me suis lancée un défi, lire ces 68 premiers romans avant la fin de l’année. J’ai posté l’idée un matin sur facebook.
C’était le 7 juillet.
Et parce que la vie c’est parfois de la magie ( 😉 S.), l’idée a provoqué des émulations, des envies de partager le projet, de lire aussi ces romans, de les mettre en avant et de tenter de faire émerger une petite voix.
Le 28 juillet, c’est devenu vertigineux.
Une équipe de 40 participants, des éditeurs enthousiasmés par l’idée, des livres qui chaque jour affluent, des tableaux excel à foison, des partenariats ambitieux qui se mettent en place, un logo dessiné en un temps record et surtout une dose de solidarité, d’envie et de passion quotidienne.
C’est une folle aventure qui voit le jour, une belle aventure parce qu’elle est spontanée et sincère, sans calcul, juste menée par une envie folle de mettre en lumière ces premiers romans, d’accompagner ces auteurs qui livrent au public une intimité.
Un incroyable merci à celles et ceux qui ont voulu prendre part à l’aventure, à vos mots sur le projet ( Anita Coppet et son blog Ecriture Factory, Céline et son Arthemiss, Agathe et ses livres, Pati Vore, Françoise et ses ombres effleurées, Martine et ses lectures, Bénédicte entre ses lignes, Jostein et sa jolie route, Nicole et ses mots, Caroline l’irrégulière, Les carnets d’Eimelle) et à vos mots de tous les jours, sans cesse bienveillants et attentionnés.
L’ivre de Lire a relayé le projet avec un édito que je partage pleinement (Merci Lionel).
Vous pourrez suivre cette aventure sur le blog (ou sur la page facebook du groupe si l’envie vous prend), et une fois les livres sortis, vous pourrez vous-même y participer (pour cela, n’hésitez pas dès maintenant à vous inscrire sur Lecteurs.com).
A très vite pour des nouvelles de cette aventure (un peu dingue tout de même !).