Ce qui nous sépare, Anne Collongues

27 Avr

Franck, Marie, Alain, Cigarette, Cherif, Laure, Liad

Le même mouvement, celui d’une rame de RER.

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Les romans choral sont des romans difficiles à manier, il faut avoir un talent fou pour parvenir à créer des psychologies en peu de mots, à incarner chaque personnage sans qu’il laisse la trace du précédent, à faire entendre des voix distinctes. Anne Collongues parvient en peu de mots à dresser sept portraits, que l’on identifie de suite pas d’hésitation sur le vécu de chacun. A la manière d’un photographe ou d’un peintre, elle saisit le détail, celui qui nous fera se rappeler d’une personne, l’incarner même.

Dans un lieu clos, celui qui nous voit tous suivre la même trajectoire, qui parfois permet à l’esprit de s’évader ou au contraire revenir à soi. Anne Collongues saisit chacun dans ces moments de vie qui ont pu basculer, ces petits renoncements ou ces drames, chacun seul pour s’y confronter et pourtant tous gagneraient à sortir de leur solitude pour voir que l’autre est semblable, que le voisin de voyage est bien plus qu’un corps encombrant ou étranger.

Ce qui nous sépare, comme un tableau de ces vies que l’on croise, que l’on aperçoit, des rencontres avortées, et de cette solitude tenace. Comme une fenêtre vers ces vies que l’on invente aux visages à peine aperçus, ces êtres en construction que nous sommes, ces petits riens qui nous sépare et qui pourtant se ressemblent tant.

Un roman mélancolique et rythmé, démarrant doucement avant de s’animer à mesure que le train accélère.

Un premier roman virtuose.

« On peut essayer d’interpréter les apparences, y associer des occupations, des caractères, mais ce que chacun pense, ressent, rêve, toute cette agitation invisible, cela reste mystérieux et inaccessible aussi intime que l’autre. Ne faire qu’un est impossible »

Grand merci à Sabine du blog Carré Jaune pour ce nouveau visuel!

Ce roman fait partie de la sélection des 68 premières fois, vous pouvez retrouver l’avis de Nicole de Mots pour mots.

 

 

 

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4 Réponses vers “Ce qui nous sépare, Anne Collongues”

  1. lilylit 27 avril 2016 à 11:57 #

    Je n’avais pas entendu parler de ce livre mais il me tente bien !

Trackbacks/Pingbacks

  1. Ce qui nous sépare | Ma collection de livres - 8 mai 2016

    […] premières fois Blog motspourmots.fr (Nicole Grundlinger) Blog L’insatiable (Charlotte Milandri) Blog Echappées (Françoise […]

  2. Si on parlait écriture avec Anne Collongues ? | L'insatiable - 30 août 2016

    […] Ce qui nous sépare est un roman que l’on n’oublie pas, on entend longtemps sa musique singulière, on a l’impression de les avoir croisés ces destins, d’avoir été au milieu de ce compartiment et de sentir vivre l’autre, de voir en mots la solitude au milieu du nombre. Un premier roman d’une maitrise parfaite, qui donne à voir notre propre reflet. […]

  3. Ce qui nous sépare – Anne Collongues – 68 PREMIERES FOIS - 21 octobre 2016

    […] « Cher livre, Je t’ai aimé à la première seconde ou je te vis. Je me revois ouvrant l’enveloppe. Je te revois en glissant doucement. Il faut dire que tu es plutôt beau gosse. J’aime ton format étroit et allongé et cette couverture floutée où les couleurs sont un peu poudreuses. C’est que j’en ai fréquenté un certain nombre de tes congénères ces derniers temps qui me séduisirent il faut bien le dire. Mais chacun me laissait un goût d’inachevé. Toi, en lisant les premières lignes, j’ai tout de suite su que tu allais combler ce vide. J’aime le rythme dans lequel tu m’as emportée. Je n’ai pas résisté. Tandis que les sons du RER s’immisçaient dans mon jardin, dans ma chambre, tes mots me percutaient de plein fouet. Déjà tu t’éloignes, d’autres t’attendent… Merci aux 68 premières fois pour cette histoire d’amour. » – Natacha Rousseau « Il eût suffi de presque rien ,un geste ,un regard pour réchauffer ces voyageurs chahutés. Mais non, rien ne viendra éclairer ces paysages sombres qui défilent par les fenêtres, ces souvenirs qui roulent dans les mémoires. Espoirs, élans sont devenus regrets, remords ; certains rêvent de partir, de repartir quand d’autres se savent projetés vers le noir . Une belle idée que l ‘auteure mène avec délicatesse et qui donne envie de monter dans ce train pour dire à ces passagers dépliez vous, envolez vous ….ce qui nous sépare peut nous rapprocher si on ose. » – Christiane Arriudarre « Ce livre m’a plu d’emblée, nous suivons sept existences bien différentes sur ce trajet RER traversant la capitale et filant vers les cités dortoirs de banlieue, sept destins illustrant le tableau d’une société bien triste. Chacun part de son côté, chacun dans ses pensées, ses histoires, ses préoccupations, ses rêves, l’auteure dévoile progressivement leur identité, leur milieu social, leur parcours de vie qui les guide quotidiennement sur cette ligne de transport. Ce petit roman est bien construit et l’auteure tente de les rapprocher, de les rassembler et après tout c’est ce qui compte, une plume toute en finesse dans la description et l’analyse psychologique des personnages. Même si à la fin de ce récit, plane la morosité, la tristesse, c’est très bien évoqué, très convaincant, touchant, agréable à lire. Alors bon vent à Marie, Alain, Cigarette, Chérif, Liad, Laura et Franck ! » – Muriel Pautet Une sélection de chroniques parues sur les blogs des lecteurs : Laurie : http://laurielit.canalblog.com/archives/2016/08/17/34200082.html Olivier : http://passiondelecteur.over-blog.com/2016/07/ce-qui-nous-separe-d-anne-collongues.html Violaine : http://leslecturesdelailai.blogspot.fr/2016/06/ce-qui-nous-separe.html?spref=fb Charlotte : https://insatiablecharlotte.wordpress.com/2016/04/27/ce-qui-nous-separe-anne-collongues/ […]

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