Luc Blanvillain a publié en 2015 son « premier » roman pour les grands, Nos âmes seules. Il a été l’un des chouchous de l’opération des 68 premières fois, est venu répondre à nos questions en décembre. Si vous n’avez pas encore rencontré Clément (c’est bien de rencontre qu’il s’agit, les personnages de Luc Blanvillain sont si bien incarnés que vous aurez l’impression de les avoir croisés en chair et en os), il est évidemment toujours temps . Luc Blanvillain use d’une fascinante économie de mots et décor et offre un roman tenu et exigeant. Un coup de cœur absolu! Écoutez le parler écriture et ensuite ruez vous chez votre libraire!
À ne pas souffrir de ne pas écrire.
2.Le meilleur compagnon de l’auteur ?
Sa compagne.
3.Son pire ennemi ?
Le doute et Internet (surtout quand se forme leur sombre association de malfaiteurs).
4.Une manie d’écriture ?
Avant de m’y mettre j’ouvre, au hasard, les livres des auteurs que j’aime. J’en lis des passages, j’essaie de tenir à distance le flot de mots vides dont nous sommes inondés.
5.De quoi l’écriture doit-elle sauver ? (Référence à un extrait d’Ecrire de Marguerite Duras« Se trouver dans un trou, au fond d’un trou, dans une solitude quasi totale et découvrir que seule l’écriture vous sauvera. » )
Elle me sauve plutôt du trop-plein que du trou. Ce n’est pas si mal, le trou, c’est calme, c’est confortable si on sait l’aménager. Demandez aux lapins, aux taupes, aux blaireaux dont l’existence est enviable à bien des égards.
6.Combien de textes proposés avant ce premier roman publié ?
Mon itinéraire est un peu particulier. J’ai publié une dizaine de romans avant ce premier roman. Ils s’adressaient plutôt aux jeunes mais je pense que ce sont leurs parents qui les lisent. Je reconnais volontiers que cette réponse n’est pas satisfaisante.
7.Quelle sensation éprouve t on lorsqu’on a son premier roman, publié entre les mains ?
La sensation de siroter un gin-fizz au fond d’un volcan allumé.
8.Définissez-vous par :
– une œuvre d’art : Le bain turc d’Ingres.
– un mot : effarement.
9.Citez trois ouvrages fondateurs
Ada ou l’ardeur de Nabokov
L’écornifleur de Jules Renard
Les garennes de Watership Down de Richard Adams (les lapins, vous dis-je !)
10.Le dernier roman qui vous a étonné
La petite femelle de Philippe Jaenada.
11.Quelle est votre quête ultime (ou absolue) en tant qu’auteur ?
Écrire un roman dont je sois pleinement satisfait, qui me vaille une large reconnaissance du public, un succès presque effrayant, une adaptation cinématographique (avec Jean-Pierre Bacri) et la possibilité de vivre confortablement de mon clavier.
J’adore la réponse 7 !
moi j’aime bien la 5, 8, 9