Le fil de Sophie Lemp est un roman qui, à sa lecture, vous apporte une lumière, celle des gens que l’on aime, celle des gens à aimer. Sophie Lemp parvient à saisir le sel des êtres, ce qui fait que chacun est extraordinaire, unique et pourtant semblable, suffisamment pour que l’on se reconnaisse et que l’écho se fasse bruyamment, doucement.
Après avoir découvert son univers romanesque, j’avais faim de ses autres textes, le fil étant son premier roman, c’est vers les fictions qu’elle écrit pour France culture que je me suis dirigée. Et là, j’ai découvert un monde, de ces fictions, je n’en connaissais rien. Très vite, le format m’a plu, ce rendez-vous avec des mots que l’on aime, ces voix qui bercent. Ces moments où l’on peut fermer les yeux, se laissant porter par l’histoire ; le grain du papier n’est pas, mais le reste demeure et l’essentiel surtout, l’émotion.
Que ce soit avec Eperdue et sa jeune fille en quête de sens ou Vers la mer avec Suzanne, Paul, Justine notamment, des personnages que l’on voudrait voir durer plus longtemps qu’un voyage en train, le talent de Sophie Lemp s’affirmait avec des moments saisis, des vies incarnés en quelques minutes, format oblige.
Elle revient cette semaine sur France Culture à 11h50 avec une balade Dans les allées du jardin des plantes. Lundi, c’est Suzanne qu’elle nous faisait entendre, une jeune mère en proie à cette vie pleine de contradictions et de perditions, d’amours démesurées et de craintes qu’est la vie de mère, de femme, d’être. Hier, c’est Claude et sa confrontation à la modernité cruelle du monde du travail qu’elle nous présentait. En 7 minutes, il est là, devant vos yeux, vous le voyez déambuler ce personnage, cette personne devrais-je dire car quand on les croise, on a l’impression de les avoir croisés réellement, une rencontre éphémère mais qui marque, parce qu’on a reconnu dans le regard la même étincelle un peu éteinte, les mêmes questionnements face au monde.
Un rendez-vous à ne pas manquer en direct ou en rediffusion.
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