Au feminin.com lance tous les ans un concours de nouvelles avec un thème imposé (quatre choix cependant). Cette année, j’ai eu envie de me lancer sur le thème Je ne suis pas venue parce que. Je vous livre donc le début du texte, si vous souhaitez le lire en intégralité, rendez vous sur le site Au.feminin (et si vous aimez, n’hésitez pas à voter et à partager). Le concours est encore ouvert donc n’hésitez pas à participer à l’aventure!
Dix ans
Cette table en terrasse, coincée entre deux inconnus qui finiront amoureux et deux collègues discutant avec passion d’un projet commun mené par un directeur qu’ils s’emploient à dénigrer, cette table au pied bancal, je l’aurais choisie pour éviter les silences, nous les aurions écoutés et observés. Je n’aurais pas eu le temps de t’analyser avant de te parler, tu serais arrivé par surprise, te serais assis à côté, pas de face, à côté, pour que nos regards ne se croisent pas, pour qu’ils puissent se perdre au loin.
Tu sais bien que c’est faux, j’aurais choisi la table au fond de la salle, dissimulée derrière un arbre en pot, celle de laquelle on peut voir la porte avec un temps d’avance sur le visiteur. Je me serais calée dans la banquette, le nez dans un livre dont je relirai dix fois la même phrase.
Dix ans.
As-tu pris du ventre ou es-tu devenu sec ?
Tes cheveux auront-ils grisonné ou auras-tu eu le privilège de ne pas être marqué par le temps qui passe, à quel titre pourrais-tu y échapper ?
Seras-tu à l’image du souvenir ?
Un courant d’air. La porte. Il serait grand, les lunettes ramenées sur la tête, un regard bleu scrutant le moindre coin du café, un jean lui enserrerait la taille, surplombée par une chemise blanche. Il aurait pu être toi, au moment où je partageais ton présent. On aurait vu ses épaules se détendre, cette virgule de soulagement au moment où il aurait aperçu son rendez-vous, elle était là, la trotteuse pouvait retrouver son rythme.
Je commanderais un second café, celui qui accentuera l’acide qui me dévore l’estomac, celui qui fera se poser deux tasses sur la table, quand il s’agit de contrer la solitude, les mensonges valent vérité.
La suite sur Au feminin, il suffit de cliquer ici (et si vous aimez, il suffit de voter!)
C’est une nouvelle très lourde de sens, très grave, que tu as joliment écrit. Je te souhaite bonne chance, car les textes sont nombreux et de qualité.
Merci d’avoir indiquer ce concours, je vais tenter aussi, mais sans réel espoir.