Toutes les semaines, je me dis que l’atelier de Leiloona, sur son blog Bric à Book, me manque, le temps passe et mon nom ne figure pas dans la liste des participants. Ce midi, j’ai été faire un tour comme tous les lundi, j’ai vu la photo et un texte a surgi, rapidement sans l’avoir pensé. Décontenancée par sa violence, je vous le livre comme il est, brut de relecture ou de travail!
Inlassablement.
Depuis 126 jours.
Ce chemin.
Cet endroit précis où mon cœur s’arrête de battre. Un coup d’œil furtif. Quelques pas en apnée et ce soupir insignifiant. Ce besoin insipide de revenir au monde.
La colère assourdissante face à ceux qui les premiers temps venaient comme on va visiter un lieu célèbre, avec messes basses et goût du sang.
Autant de mépris et de dégoût face à ces amoureux qui se sont assis sur ce banc, se bécotant en rêvant à un avenir meilleur, sans savoir que sa chaussure a été retrouvée là, juste en dessous de cette latte désossée.
Incapable d’autre chose, claquer la porte, errer et y passer immuablement, espérant quoi ? Y trouver l’autre chaussure, avec au bout son sourire et ses boucles blondes ?
126 jours, pas un plus facile, foutaise du temps cet ami.
De l’acide mis à bouillir toujours.
L’envie quotidienne de le laisser derrière moi ce banc, et de sauter dans cette étendue qui me happera. Ne plus remonter.
Y penser, approcher un pied et reculer.
Rentrer chez soi.
La retrouver elle, les yeux gorgés de larmes mais la main sur le ventre.
Un coup d’un soir, dans la violence et l’alcool, l’impérieux besoin de se prouver que l’on était encore là, vivant. Connement et lamentablement.
Comment nos corps ont-ils pu encore sécréter du vivant ?
Un texte coup de poing !
Waouh ! C’est fort ! J’aime !
Terrible … effectivement, je comprends pourquoi tu as écrit que tu étais bouleversée en l’écrivant.
Un très beau texte, très émouvant qui rend bien l’horreur de l’absence inexpliquée.
quelle claque on se prend en lisant ce texte, le pire cauchemar des parents que pourtant la vie a rattrapés. en effet, comment continuer à vivre et comment accueillir un « remplaçant » ?
ton texte me frappe d’autant plus qu’il répond au mien.