Tout est là.
Dans cette virgule
,
Dans les cris de ces corps bouffés de solitude.
Dans cette virgule intense celle du souffle repris avant la délivrance de la parole.
Julie Bonnie s’empare de la maternité et de ses montagnes russes; sur le cataclysme que provoque l’arrivée d’un bébé dans un couple, avec une puissance vertigineuse et un réalisme fou; là où l’on peine à trouver les mots tant les sentiments sont forts et ambiguës, elle dépose les siens avec habileté et trouve à chaque fois le mot juste, pas une virgule à côté, au point de raviver les émotions vécues, de sentir à nouveau ce corps en vie.
Un roman charnel, un appel au secours à l’autre, à ces corps en manque de caresses, à ses âmes en perte d’attentions.
Un appel en secours que l’on taira tant il est violent, de ces pensées que l’on ne peut partager par crainte et par pudeur, par amour et par défiance.
La plume de Julie Bonnie est tendue et simple, pas de longues phrases perdues, une économie de mots pour toucher l’intime.
Un roman comme une danse, l’intensité et la dramaturgie d’un tango.
Le rythme comme un tempo, une musique dont le refrain tient au trois mots Mon amour, un crescendo dont on craint le déraillement, dont on sait que le dénouement ne laissera personne indemne, les sentiments sont trop grands, les blessures trop à vif.
Un roman époustouflant!
Ps: pour la chronique France Bleu, il suffit de cliquer sur l’image ci-dessous!
Extraits:
» Notre princesse dort, vérification toutes les dix minutes. Je vais y arriver.
Je suis maman. Je suis maman. Je suis maman.
Je la regarde. Son odeur m’absorbe. Son souffle si fin, à peine existant. Réveille-toi mon bébé. je m’ennuie sans toi. Je n’ai que toi. Du bout des doigts, j’effleure son bras, elle bouge. Non, pardon, ne te réveille pas. Pardon. »
Ce livre est en course pour le Prix Orange du livre (et mon petit doigt me dit qu’il risque bien de faire partie de mes chouchous! )
J’ai lu Chambre 2 récemment et je n’ai pas été conquise par cette vision de la maternité. Alors, j’hésite pour celui-ci. Peut-être si il est un jour en bibliothèque.
La vision de la maternité est totalement différente et sincèrement c’est le roman qui parle, à mon sens, le mieux du ressenti physique de la maternité!
Le sujet me parle, évidement, comme toutes jeunes mamans. La façon dont tu en parles, et surtout l’extrait choisi, donnent envie. Mais il y a quelques avis sur le style qui me font hésiter, argh…. je ne sais pas me décider 🙂
Je lance les paris Laeti qu’il te parlera, c’est évident!
Le sujet n’a, à la base, rien pour me parler plus que ça, mais c’est une nouvelle chronique sur ce livre que je lis, et ma curiosité est attisée, j’ai très envie de le découvrir… sans trop savoir pourquoi.
Très tentée par celui là !
Bon sang toi et tes chroniques qui ont l’art de me bousculer. Toi et tes mots et mes larmes qui se lâchent sur un banc quand je te lis, quand tu me dis que celui là il ne faut pas passer à côté.
Alors je lis… je lis … et je ne trouve pas mes mots. Julie Bonnie m’emporte, loin, très loin. Economie de mots, infirme de phrases. Touchée, je laisse couler. Portée par la vague bleue, je sombre. Océan d’un vide.
Merci Charlotte d’être celle que tu es : une passeuse ! Une vraie. Merci.