En guise de retour, il fallait un libre marquant, un libre qui fait sens. Un livre tendre et mordant.
Le voilà.
A bien chercher, on a tous des super pouvoirs, capables de mille choses, de se lever et de vivre.
Margot, elle, est invincible. Quelques hommes de pouvoir en feront leur objet, lui enfilant un collant et une cape, tout droit sorti d’un Marvel. Sauver le monde, mission unique d’une petite fille de 13 ans.
Sauver le monde, absoudre les hommes de leurs responsabilités, faire taire les méchants.
Comme un Sauveur sur qui on s’appuierait pour excuser les pauvres mortels que nous sommes de nos agissements.
En faire un objet de culte, des produits dérivés. L’asservir.
Margot grandit, Margot se construit.
Margot ne veut pas, ne veut plus, veut juste être elle. Margot rêve, aime.
Margot veut vivre, vivre SA vie, loin de ce rôle qu’on lui fait tenir.
Martin Page s’empare des codes des Comics, d’un récit que l’on pourrait croire enfantin pour les détourner, pour servir un récit loin du joli film américain à la gloire du plus fort.
A l’inverse, Martin Page (alias Pit Agarmen) dresse l’éloge de la fragilité, met en scène les aspirations intimes de chacun, la difficulté à vivre selon les codes imposés, la liberté de tous d’être soi, la difficulté d’être soi, le combat de chaque instant pour vivre selon ses propres aspirations. Le tout accompagné d’une critique percutante, intelligente et caustique de la société et de ses dérives, du pouvoir et de ses manipulations.
Et parce que l’humanité n’a pas besoin d’un sauveur, mais de milliards de sauveurs, que chacun prenne ses responsabilités sans attendre que le suivant ou le voisin le fasse.
Un roman initiatique singulier et drôle, féministe aussi. Touchant surtout.
L’univers de Martin Page, toujours décalé et lumineux, comme un monde à part mais entièrement nous, servi par une plume facétieuse et humain est, une nouvelle fois, déployé avec talent.
Un roman à lire par tous, grands et plus jeunes, pour se souvenir que nous sommes les seuls responsables de nos choix et qu’il faut rester debout, lutter toujours pour vivre la vie, la nôtre. L’unique.
Ma chronique sur France Bleu Maine en cliquant sur la photo ci dessous.
Et si vous ne connaissez pas Martin Page, découvrez l’excellent L’apiculture selon Samuel Beckett ou l’exceptionnel Disparition de Paris et sa renaissance en Afrique, entre autres!
Les blogs parlent beaucoup de ce roman. Il me semble être incontournable en cette rentrée 2015.
J’aime beaucoup ton double lapsus initial, libre au lieu de livre !
il m’attend sagement !
J’aime beaucoup ta voix 😉
Pas mal du tout! Intéressant! Je le note!
Merci Charlotte!