Joseph a 37 ans, en plein divorce, un travail qui l’ennuie, englué dans un quotidien ordinaire, cette lassitude dans laquelle on se contente d’attendre le coucher dès lors que l on pose le pied par terre. Son seul bonheur: son fils Noé et redécouvrir le monde à travers ses yeux d’enfants. Le jour où ce dernier doit partir pour une semaine retrouver sa mère, Joseph décide de cesser cette fuite en avant, ne plus tenter de remplir le rôle que l on attend de lui. Il se porte malade et part en quête lui même.
Alors que d’autres auteurs livreraient une fresque avec voyage au bout du monde, découverte de son moi profond dans des temples bouddhistes ou autres, Thomas Vinau va chercher ce qui est à portée de main le minuscule et l ordinaire, ce magnifique caché dans le minuscule. Joseph se réfugie au fond de son jardin, dans la cabane construite au creux d’un arbre.
Ce roman est un hommage vibrant à ce qui nous entoure et que l’on oublie de regarder. Thomas Vinau ré-enchante le quotidien avec douceur et tendresse et invite à prendre le chemin de l’école buissonnière, à retrouver les réflexes de l enfance, les regards que rien n’a encore blasés, les rencontres sans calcul ni appréhension.
Retrouver l innocence de croire que tout est possible, qu’il suffit de lever la tête et regarder les nuages et d’y trouver des formes.
Sans naïveté, mais avec intelligence et finesse, Thomas Vinau nous embarque dans son monde qui est le nôtre, avec une dose subtile de nostalgie douce amère.
L art de magnifier le quotidien et de nous rappeler ce qui nous constitue fondamentalement, inexorablement.
Relever la tête, marquer une pause, respirer et vivre pleinement.
Un basculement vers l enfance pour appréhender l’avenir, le tout dans un style minimaliste mais poétique, épuré et intense.
Une gourmandise à déguster pour se redonner le courage de se lever le matin.
Une dose de Thomas Vinau par jour devrait être remboursée par la sécurité sociale!
Ce livre est à conserver près de soi et à relire inlassablement!
Retrouver Ici ça va du même auteur, un roman dans la même veine et redécouvrez ce que Thomas nous raconte sur l’écriture!
Et si vous avez envie d’entendre ma chronique sur ce roman sur France Bleu Maine, cliquez sur la photo!
« Repousser ce moment où l’instant capitule. Pousser des pieds la nuit. S’étirer tranquillement et prendre de la place. Se donner de la place. Là. Ici et maintenant. Entre chien et loup. Au mitan de la défaite et des rêves. Quel drôle de pli on prend à attendre de vivre. Quelle drôle de manière de courir ainsi après la fatigue et de laisser demain prendre la place d’aujourd’hui. »
« Impossible de répondre: en gros, on est des étincelles perdues, de la poussière d’étoile et de boue, l’espace entre deux doigts qui claquent, la distance entre le rien et le rien, éperdus et patraques, des dieux sans mode d’emploi, mois que des bêtes, un rire perdu dans la grande soupe cosmique, une allumette qui ne sait pas quand elle s’éteint. »
» Il y a des moments comme ça, parcimonieux et rares, où on a l’impression de parler la même langue que l’autre. Même s’il louche tellement il est défoncé et qu’il pue de la gueule. La même langue. L’ironie de la chose faisant que, la plupart du temps, tout pousse à ne jamais rencontrer cet interlocuteur privilégié. Et en particulier s’il s’agit de soi-même. »
Tu donnes envie de le lire! J’aime bien me retrouver dans mes souvenirs d’enfant! Une bonne idée de Thomas Vinau!
Une gourmandise à déguster ! Je vais suivre ton avis 🙂
C’est amusant: Cathy de Tulisquoi.net (http://www.tulisquoi.net/la-part-des-nuages-thomas-vinau) publie un billet sur le même livre aujourd’hui ! Chacune à votre manière, vous me donnez envie de le lire…
Une très jolie découverte pour moi aussi !
Je ne l’ai pas lu, mais nul doute que tu sais en parler avec beaucoup de délicatesse !