Un peu détachée de cette rentrée littéraire mais quelques attentes cependant et notamment le nouveau roman de Léonor de Récondo. Sa plume avait su me séduire dès son premier roman Rêves oubliés. Elle avait alors répondu à mes questions sur l’écriture.
C’est donc avec impatience et sans attendre plus d’un jour après sa sortie que son nouvel opus se retrouvait entre mes mains.
Sans connaître l’histoire, j’avais envie de retrouver la délicatesse de son écriture, la musicalité de ces mots ( je sais comparaison facile, Léonor est une grande violoniste). Elle avait un style bien à elle, capable de décrire le pire avec une violence masquée, rendant le tout encore plus redoutable mais sachant recréer le monde.
Un second roman après une première réussite est un pari difficile, elle le relève haut la main!
Elle nous plonge au côté du célèbre Michel Ange, en voyage à Carrare au milieu d’une carrière de marbre, pour trouver le meilleur des matériaux pour concevoir le tombeau du Pape Jules II. Mais plus qu’un voyage professionnel, c’est quasiment un voyage initiatique qui pousse Michel Ange à fuir Rome après la mort d’un prêtre qu’il aimait. Le grand artiste semble découvrir les odeurs et les couleurs de la vie, laisse entrevoir ses sentiments face à des êtres singuliers que le destin pousse sur son chemin.
On est projeté sur les chemins empruntés par Michel Ange, le décor apparaît sous nos yeux de manière instantanée, sans avoir besoin de longues descriptions. Les sons, la poussière des pierres, le plongeon dans l’eau d’un lac, tout est ressenti par le lecteur. La naissance des émotions, la fêlure de l’être pour laisser entrer les sentiments. Ne pas se contenter de regarder la vie se faire, mais y prendre part.
Une belle ode à la création aussi, qui rappelle que même si la création permet de donner vie à ce qui n’existe plus, rien n’a plus de valeur que cette vie justement, qui inspire toute création. Défier la mort par la création oui mais surtout vivre et ressentir pour créer, c’est la leçon offerte au grand maître et c’est sans doute la formule adoptée par Léonor de Récondo pour nous offrir de si jolis textes, poétiques, parfois douloureux et toujours envoûtants.
je viens de le commencer, et j’aime beaucoup!
Je vais attendre qu’il soit à la biblio!
Charlotte merci de me l’avoir mis entre les mains. Un bijou 🙂