Un petit retour estival de cette rubrique en présence d’Amandine Dhée! Ses romans fins et drôles, aux couvertures pétillantes (profitez en d’ailleurs pour découvrir son éditeur La contre allée) trouveront bien une place dans votre valise!
1.L’écriture : c’est inné ou acquis ? C’est 90% sueur et 10% de talent ou l’inverse ?
Je ne peux pas faire de réponse universelle à cette question, mais je peux au moins partager mon expérience. Il y a toujours eus des livres chez moi, et surtout des personnes qui aimaient les livres. J’ai toujours vu les livres comme une façon d’aller vers les autres. L’écriture est donc une continuité, un fil rouge, une langue possible que j’ai eu la chance de goûter dès l’enfance. Ma réponse serait donc plutôt du côté de l’acquis, sachant qu’à n’importe quel âge on peut découvrir le plaisir des mots lus et écrits.
Concernant la sueur et le talent, je dirais qu’il y a vraiment une question de persévérance : après le plaisir initial de la création, il faut accepter de replonger dans ses textes, les remettre en question. Le soutien des autres est aussi très important.
2.Combien d’heures par jour pour l’écriture ? (avant votre premier roman et maintenant ?)
Je n’ai pas de rythme établi. J’ai le sentiment que le texte s’écrit dans une partie de mon cerveau, et quand c’est le moment, je me préserve des temps d’écriture. J’avoue être encore en recherche sur cette question, et aspirer à davantage de discipline…
3. Votre premier roman, c’était quand, quoi, où, comment ?
Mon premier roman s’intitule Du Bulgom et des Hommes aux éditions de la Contre-Allée en 2010. Ce livre dépeint par petits tableaux la vie des humains en milieu urbain. C’est un livre qui souligne la façon dont on nous « vend » la ville, et nous cache ses aspects grinçants. Je souligne les absurdités et nos contradictions avec humour.
4.Quand peut-on être satisfait de son manuscrit ? Peut-on l’être vraiment ?
Je pense qu’à un moment, il faut accepter de terminer. Peut-être de faire le deuil du livre idéal qu’on avait en tête ! Trop retravailler un texte peut l’alourdir, lui faire perdre son souffle. Personnellement, je lis mes textes à ma voix haute, je les partage à des personnes en qui j’ai confiance, je laisse maturer un moment…Je crois que le doute fait partie de la démarche d’écriture, il faut vivre avec ! Terminer un texte, c’est aussi se rendre disponible à autre chose.
5. Combien de refus pour arriver au St Graal ? Combien de textes proposés avant ce premier roman enfin publié ?
Les choses se sont passées différemment dans mon cas : j’ai participé à un festival durant lequel je déclamais mes textes. C’est là que j’ai rencontré l’éditeur Benoît Verhille (La Contre-Allée) qui m’a proposé d’éditer mes textes.
6.Comment se déroule votre travail d’écriture ? Un premier jet en combien de temps ? Une lecture acharnée ? Des lecteurs ? Un projet que vous laissez grandir en vous avant de le coucher sur le papier ?
J’ai un peu répondu à cette question plus haut, j’ai effectivement autour de moi des personnes sur qui je peux compter pour me faire un retour sincère et critique. Je crois qu’il faut laisser le texte se reposer un moment avant de s’y replonger de nouveau.
7. Quel est le plus difficile dans l’écriture d’un premier roman ? Comment surmonter les doutes et les angoisses sans tout arrêter et sans se demander à quoi finalement tout cela sert-il ?
Je n’ai pas la réponse à cette question:) Et je crois que ces doutes persistent bien après le premier roman ! Cela fait partie du travail de création, quel qu’il soit. Partager ses textes, sentir qu’ils résonnent…Voilà qui encourage. Les doutes ne disparaissent pas, mais on peut les apprivoiser !
8. Faites nous rêver… Quelle sensation éprouve t on lorsqu’on a son premier roman, publié entre les mains ?
C’est bon pour l’ego 🙂
C’est un aboutissement, quelque chose de concret. Une forme de reconnaissance.
Et encore des doutes, bien sur ! Parce que les mots sont définitivement figés et qu’ils ne nous appartiennent plus…
9. Si vous deviez juger votre premier roman aujourd’hui, vous en diriez quoi ?
Je l’assume ! Il fait partie de mon chemin d’écriture et j’ai encore souvent l’occasion de le lire publiquement. Je ne suis plus en accord avec certaines formulations, tournures de style…forcément !
10. Etre écrivain, c’est…
Aller vers les autres armé de ses propres mots.
11.Si vous aviez un conseil à donner à ces petits auteurs en herbe qui rêvent un jour d’être à votre place, ce serait…
Ne pas laisser systématiquement ses textes au fond d’un tiroir !
Rencontrer des personnes qui partagent la même passion. Accepter que les choses aillent lentement, prendre l’air…
Et lire, bien sur !
Une auteure que je vais suivre !
je ne la connais pas mais elle semble très proche des gens, très humble dans sa démarche.