De rares artistes parviennent à me faire ressentir physiquement des émotions devant leurs œuvres d’arts. Il y a Jackson Pollock évidemment. Et aussi Giacometti.
Lors de la dernière rétrospective à Beaubourg, il y a quelques années, je me suis retrouvée face à l’homme qui marche, aimantée par cette sculpture. Y retournant avant de quitter l’exposition pour le saisir encore quelques instants. Depuis au-dessus de mon bureau, trône une photo de cette homme qui marche. La fragilité et la finesse de cette œuvre donnent à la vie toute sa définition. Elle EST la conception de l’homme dans son univers. C’est une œuvre saisissante.
Alors, lorsque j’ai eu entre les mains Le dernier modèle, avec sur la couverture le profil d’Alberto, je me suis dit que je ne pouvais repartir sans et j’ai eu raison.
Franck Maubert a rencontré Caroline, grand amour d’Alberto Giacometti et nous livre le roman de cette histoire, offrant à découvrir un peu plus intimement l’homme et cette femme insolite qui l’a aimé.
C’est un homme sensible, en proie aux doutes de la création, à la recherche perpétuelle du mieux, du vrai que l’on aborde. C’est davantage à sa relation au monde, à sa place dans la vie que s’intéresse l’auteur. Une plongée riche et émouvante au cœur d’un homme passionné et toujours insatisfait.
Un roman tendre, mordant, irrévérencieux. A découvrir pour le portrait d’artiste, même si Giacometti ne vous fait pas vibrer !
Et pour les chanceux, une exposition du maître est en cours à Grenoble.
Extrait: « Rien, a priori, ne distinguait cette peinture d’une autre. A mes yeux, si, pourtant. Ce portrait-là précisément me parlait. […] Plus rien n’existe autour. Vous reculez, vous avancez, vous entrez dans le tableau. Le tableau vient à vous. »
Oh ça donne envie de le lire, là, tout de suite!
Il devrait venir taquiner ton âme d’artiste!