Je continue ma lecture des « premiers romans » de cette rentrée littéraire. Après Aurélia, Emmanuelle et Carole, voici Yassaman et Renaud.
Deux premiers romans là encore remplis de jolis promesses!
Le premier est édité chez Sabine Wespieser.
Le meilleur des jours d’Yassaman Montazami.
On y retrouve la ligne éditoriale de Sabine Wespieser: de l’exigence, de l’ailleurs, du voyage. Ici, l’auteur nous amène en Iran pour nous retracer la vie de son père. Bébé miraculé (d’où son nom Behrouz qui en persan veut dire le meilleur des jours), on suit, entre émotion et sourire, le parcours de ce « combattant », une lutte pour vivre et pour défendre les valeurs auxquelles il tient. Un portrait drôle et touchant d’un homme, d’une génération, d’un pays. L’auteur a trouvé la juste distance pour nous offrir un roman maîtrisé, puissant et tendre à la fois.
Le second roman est d’un tout autre genre mais il vaut le détour pour sa poésie!
La mort est une nuit sans lune de Renaud Santa Maria
Rien que le titre est évocateur de poésie, de noirceur lumineuse et vous donne envie de pousser la porte de ce roman.
Ce roman est troublant, par son histoire et surtout par son style. On se promène aux côtés du narrateur, errant dans Paris, interrogeant les pourquoi de sa vie après sa rupture amoureuse. Des questionnements incessants, des pensées parfois sombres mais qui ne tombent jamais dans le morbide, des errances bienfaisantes. Ce livre fait du bien aux torturés (dont je fais partie sans doute), qui se questionnent sur tout, à tout moment: l’impression de lire ce que l’on ressent, la satisfaction de ne pas être seul face à ces doutes.
Un livre réaliste et optimiste, d’une poésie rare!
Une très belle découverte!!!
Quelques extraits mais il y a en a tellement….
« La compréhension de notre fin me chevillait au corps depuis l’enfance, la fugacité de l’existence ne s’embarrassera d’aucun répit, ne s’accordera pas la moindre sieste, il fallait faire vite. »
« Il y aura toujours des prétextes pour justifier notre désarroi, comme un sentiment d’insatisfaction qui nous laisse un goût d’amertume, là, de la langue à l’estomac. (…)
Il y aura souvent la crainte qui nous tenaille, angoisse ennemie, celle qui nous questionne sur ce pour quoi nous sommes faits, au jour le jour, avec le doute de ne pas être à la hauteur. »
J’avais promis d’en parler alors je le fais… Les lisières d’Olivier Adam.
Le sort réservé à ce roman est étonnant: un succès populaire, un encensement par les critiques et enfin le livre que tout le monde se plaît à descendre. Etonnant… Je partais dans cette lecture un peu troublée, j’ai aimé quelques uns des précédents romans d’Olivier Adam et le pitch du livre me plaisait bien. Sauf que pendant la lecture, je me suis interrogée, j’étais perdue, j’ai même été lire des interviews de l’auteur pour tenter de comprendre ce qu’il avait voulu faire. Le style est fluide, on lit donc assez aisément les 453 pages de ce roman, Olivier Adam n’a pas changé, il est toujours accessible. Mais pour le reste, une déception… voire de l’énervement! Des clichés, des préjugés que le narrateur tente de démonter mais mollement, à chaque fois on attend qu’il passe à la vitesse supérieure, qu’enfin il aille plus loin dans son analyse mais non, on reste au premier étage. Un tout petit peu de plaisir, pas mal d’ennui et surtout de la frustration. Un goût amer après cette lecture. Un narrateur antipathique et une histoire un peu trop calculée… Bref, ce ne sera pas mon coup de coeur de la rentrée!!
Rendez vous la semaine prochaine pour deux monuments de la rentrée littéraire!
oh ben zut pour Olivier Adam que j’apprécie habituellement ( mais je crains les auteurs dont l’écriture,au fil du temps, s’émousse …). En revanche jolie découverte avec La Mort est une nuit sans lune dont je prends note 😉
Pour Olivier Adam, j’ai la même déception que toi… Je ne comprends toujours pas ce qu’il a voulu dire et surtout entre ce qu’il dit et ce qui se dégage de son livre, il y a un gouffre… La mort est une nuit sans lune est à noter effectivement!!
alors je passe allègrement mon tour pour les lisères et je note évidemment la mort est une nuit sans lune car tu n’es pas sans savoir que je suis du genre à m’en poser des tas de questions…
Lucie, pour les lisières, les avis sont tranchés et dans les deux sens alors peut être que cela te parlera… Pour la mort est une nuit sans lune, je suis presque prête à parier que tu aimeras!
Je lirai « Les Lisières », mais ton avis me fait placer la barre moins haut… Dommage!
Les avis sont tellement partagés sur les lisières qu’il faut effectivement le lire si tu as envie… Tu me donneras ton avis, je suis curieuse!
Je n’avais pas entendu parler de « La mort est une nuit sans lune », ça a l’air d’être un très beau texte. Je le note 😉
Oh oui Mathilde. Le style de ce roman est vraiment singulier, d’une poésie que je rencontre rarement. Je suis généralement plus touchée par des phrases courtes et percutantes mais là j’ai succombé!