A défaut d’Amérique.

6 Juin

Suzan est encore là, juste à côté de moi, je n’ose pas tourner la tête, j’aurai trop peur qu’elle me ressemble, peur de voir mon reflet dans la glace.

Suzan ?

C’est l’une des héroines du roman de Carole Zalberg A défaut d’Amérique.

Susan et Adèle : deux destins de femmes que rien n’a épargné : les deuils, les séparations, la quête d’une vie, la relation à l’autre, le rapport parent-enfant.

Carole Zalberg nous fait voyager à travers les époques et les pays pour nous dresser le portrait de ces deux héroines, avec une force d’écriture assez étonnante.

Une écriture poétique, tranchée, qui dit les choses telles qu’elles sont, qui pose un sentiment en trois lignes. Pas besoin d’en faire trop, les mots sont choisis, ils sont juste ce qu’il faut.

Un roman comme j’aime qui vous agrippe avec plus de détours que certains romans qui vous emportent tout de suite pour ne plus vous lâcher, c’est plus doux, plus lent, sans doute plus insidieux.

Roman à plusieurs voix (j’aime particulièrement ce genre de romans !!), j’avais toujours hâte de retrouver Susan, tant elle me parlait, tant j’avais l’impression de me voir, de m’entendre parfois. Sans doute sa vision de sa profession n’est pas étranger à tout cela… mais la force du personnage vous emporte.

Une histoire riche, dictée par une écriture poétique et musicale et servie par des personnages attachants et à multiples facettes.

C’est un livre qui se savoure, prenez le temps de respirer entre les chapitres (courts !) pour ressentir toutes les facettes de ce roman !

Une jolie découverte !

Coïncidence amusante, paraissait dans « mon » journal local une interview de cet auteur et quand on découvre un peu plus la femme derrière l’écrivain, ça donne encore plus envie de se plonger dans ses romans !!

Extrait:

« Elle savait au moins qu’elle ne reprendrait pas le cours de son ancienne vie. C’était tout bonnement impossible.

Elle se faisait l’effet d’une pièce de puzzle modifiée par un quelconque phénomène et qui ne pouvait plus se loger dans son espace d’origine.

Suzan devait trouver à quoi correspondaient ses nouveaux contours, quitte à passer le reste de sa vie à chercher. Peut être que l’espace qui lui était destiné était constitué par la quête d’elle-même. Cela ne l’effrayait pas. Tout au plus éprouvait elle à cette pensée un vertige, la promesse d’une ivresse. Bien sûr la tentation était grande de simplement se fondre: gagner sans bagages ni projets, nue en somme, les confins du monde et au-delà. Courir droit devant soi jusqu’à ce que le mouvement se refuse. »

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21 Réponses vers “A défaut d’Amérique.”

  1. Corinne (Couleur Café) 6 juin 2012 à 07:09 #

    Noté !

  2. lucie 6 juin 2012 à 07:36 #

    ton billet donne envie, merci !

  3. blogclara 6 juin 2012 à 08:13 #

    Tout à fait le genre de romans que j’aime!!!!

  4. Douchka de chez Catbibi 6 juin 2012 à 09:06 #

    l’extrait c’est déjà une invitation en soi…

  5. christine 6 juin 2012 à 10:12 #

    Cela donne envie. Avec tous les coups de coeur j’ai une liste immense pour cet été.

    • insatiablecharlotte 6 juin 2012 à 12:42 #

      C’est vrai qu’en ce moment mes lectures sont des vraies belles découvertes…Encore 2 ou 3 que je viens de faire et dont je n’ai pas encore parlé ici!!

  6. Valentine 6 juin 2012 à 10:16 #

    Magnifique ! La pièce de puzzle…superbe !

  7. Ô Coco 6 juin 2012 à 10:20 #

    Vivement les vacances !

    • insatiablecharlotte 6 juin 2012 à 12:41 #

      Pour se reposer, se préparer un bon jus de fruit pressé et savourer ce roman…? Si c’est ça, je dis oui… Des vacances, le rêve!!! A quoi ça ressemble déjà? Je ne me rappelle plus!!!

  8. Ines 6 juin 2012 à 10:48 #

    Tu me donnes envie avec ta critique, je le note!!!!

  9. irene 6 juin 2012 à 12:17 #

    à défaut d’amérique est un livre superbe !! il ne vous lâche pas une seconde et dans le temps, ses personnages ainsi que leur histoire vous accompagnent longtemps !!
    à lire absolument !
    la chronique de charlotte est magnifique !

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