Une petite confidence en passant juste comme ça…
J’ai découvert depuis peu le « Elle » (non, non, pas le magazine), la troisième personne du singulier (non, non, je ne me suis pas non plus transformée en Alain Delon !!) et c’est un réel échappatoire.
Longtemps, je me suis crue étrangère à cela, à cette capacité à prendre du recul, de la hauteur pour écrire, je n’utilisais que le « je », ne parlais que de moi, ne savais que coucher sur le papier mes sentiments profonds ou simplement ces sensations qui me traversaient à ce moment précis… et puis un jour j’ai réussi (Merci encore Olivia) à imaginer, à inventer, à écrire en utilisant Elle et pas seulement le Je, petit à petit, pas à pas, doucement, timidement…
Le premier jet de l’épisode 1 des aventures de mes petits personnages (Agathe et Benjamin) était écrit avec le « Je » mais cela rendait le texte violent, trop personnel, trop impudique alors qu’en réalité cette jeune femme, ce n’était pas moi. J’ai changé tous les pronoms. Au début, je n’étais pas contente, je trouvais que cela manquait de profondeur, que c’était fade et puis finalement j’ai apprivoisé cette manière d’écrire les choses.
Utiliser la troisième personne a été une délivrance, je pouvais mettre de moi dans ces textes mais pas que, je pouvais m’octroyer le droit d’imaginer, d’inventer, de faire vivre à des personnages des choses que je ne vivrais pas, que je ne ferais pas, d’aller dans l’extrême.
Je pensais que cela serait juste pour inventer des petites histoires mais finalement, l’autre jour, prise par un sentiment assez négatif, j’ai couché des mots sur le papier et je me suis rendue compte que j’avais écrit le texte à la 3ème personne du singulier et qu’en réalité, en relisant (oui oui, Blanche, j’ai réussi à relire !), c’était beaucoup plus fort que ce que je ressentais, mais que ça m’avait fait du bien, que le voile de pudeur avait sauté et que je me sentais libre d’écrire cela comme ça…
Tout cela va peut être vous paraître un peu étrange, mais j’avais envie que vous sachiez, que sans doute grâce à vous, à vos soutiens, à vos commentaires, j’avais réussi à me libérer de quelque chose, à oser faire des choses qui me paraissaient inaccessibles… Alors Merci!

Crédit photo: MaxMet... J'ai déjà publié cette photo mais je l'affectionne particulièrement alors j'avais envie de la remettre aujourd'hui!!
J’ai toujours adoré écrire et j’ai également toujours eu du mal à me détacher de mes personnages du coup, je n’ai jamais vraiment réussi à leur faire faire des choses que je n’aurai pas fait ou penser des choses contraires à mes valeurs à moi, je caricature un peu mais utiliser le « elle » permet je pense de donner une « vie » à part entière à tes personnages, ils ne sont plus toi mais seulement des bouts de toi!
C’est tout à fait cela, je trouve que tu disposes d’une liberté en utilsant le Elle qui ne peut pas exister avec le Je…. qui est évidemment (ça tombe sous le sens) trop personnel!!
Je suis très heureuse que tu aies réussi cette démarche!! Elle est trop mimi ta photo 🙂
Merci Laeti!!!
Je la trouve tendre cette photo, c’est un endroit près de là où j’habite et j’ai toujours un sourire quand j’y passe!
Mais de rien ! 😉
Pour ma part, avant, il y a longtemps, c’était avec le -je- que j’avais du mal, car je n’arrivais pas à prendre la distance nécessaire.
Il faut varier, là est tout le plaisir, j’aime par exemple utiliser le -tu-, ça donne une toute autre dimension au texte, le lecteur se sent comme happé.
La relecture est en effet importante (même si j’avoue n’en faire qu’une superficielle pour mon blog, par contre, mes romans sont passés au crible).
le « tu » m’est encore étranger!!!
La relecture est un exercice important, certes, mais tellement difficile!!!!
Intéressante cette réflexion sur les pronoms 🙂 pour le moment j’ecris uniquement en alternant le je et le elle (j’ai du mal avec le tu et le il)
Bonne journée
Ah, je te félicite pour la relecture!! Et puis d’avoir réussi en quelque sorte à écrire sous le coup de l’émotion!! En ce moment, je me bride un peu à ce propos, je me suis rendue compte que depuis un mois, mon carnet n’est plus jamais dans mon sac… C’est une période de creux sans doute, il faut que j’arrive à l’accepter!
J’ai déjà écris plusieurs fois avec le « Elle » alors que je consignais mes propres sentiments… c’est vrai que c’est une sensation étonnante de détachement, on se regarde sous un autre angle… c’est intéressant, je pense qu’il faut creuser!
Ca reviendra… On a ouvert la porte et on s’autorise l’écriture alors il y a des bas mais ça reviendra toujours!!
l’écriture c’est tellement libérateur même si le déclic n’a pas toujours lieu sur le moment. Ravie d’être une petite contributrice à l’explosion de ton verrou ! Continue, j’aime te lire !
Merci!!! Tes commentaires sont toujours tellement doux!!